samedi 20 juillet 2013

Approcher le mysticisme - par Jacques DALODE

 
Dans le cadre de la promotion et la vulgarisation des littératures des Afriques une série de rencontre-débats sera lancée afin de nous permettre d’encore mieux connaître certaines œuvres majeures au travers du regard d’un auteur contemporain de talent.



La première session avec Jacques DALODÉ fut belle, inspirée et inspirante. Nous avons appris à travers six œuvres (Mémoire de Porc-épic - Alain MABANCKOU, l’enfant noir - Camara LAYE, 13 nouvelles vaudou-Gary VICTOR, La route de la faim- Ben OKRI, Le pleurer-rire-Henry LOPES, Très bonnes nouvelles du Bénin- JAcques DALODE) que le mysticisme pouvait s’appréhender par le rêve, la peur, l’affabulation, l’imaginaire, les mathématiques...
Des extraits lus avec la profondeur grave de la voix de Jacques nous a fait frissonner toute la soirée, pas de peur, non, car la soirée fut remplie de rires, de sourires et de goûteux petits-fours offerts par l’exceptionnelle équipe de la Galerie Congo.
Comme l’a souligné le bloggeur Laréus GANGOUEUS :
"Jacques Dalodé a été efficace. Revisitant Camara Laye, il remarquablement introduit le thème et extrait les cinq approches mentionnées par Joss. Oui, l’ambiance à la fois lourde (les lectures de Ben Okri sont tellement chargées de ces ambiances magico-religieuses pesantes), mais détendue.Pierre Laporte a apporté son cartésianisme rigoureux, là où Dibakana Mankessi apportait une nuance, assumant son culte aux ancêtres, sans renoncer à la raison de ces deux interlocuteurs. Bref. Cette première session fut riche d’enseignements. Je reste avec la question de l’ancien Gabriel Kinsa "Où allons nous ?"."

Né à Cotonou, et diplômé de l’école des mines et de l’institut français du pétrole ; la passion d’écrivain de cet ancien ingénieur, a pris corps sous la forme d’un recueil de nouvelles, "Très bonnes nouvelles du Bénin" (éditions Gallimard, 2011)
Liste des livres utilisés :
  • L’enfant noir (Camara LAYE)
  • 13 nouvelles Vaudou (Gary VICTOR)
  • La route de la faim (Ben OKRI)
  • Mémoires de Porc-épic (Alain MABANCKOU
N’hésitez pas à vous joindre à nous que ce soit physiquement, ce 13 Juillet 2013 à la maison de l’Afrique (7, rue des Carmes, Paris à 15h) pour la 2nd session autour de "La place de la femme" proposée par Ralphanie MwanaKongo, soit par Internet en regardant, diffusant et participant à la promotion des littératures des Afriques.

Représentation de la femme dans la société chez Ken BUGUL et Mariama BA -- Par Ralphanie MWANAKONGO

Dans le cadre de la promotion et la vulgarisation des littératures des Afriques une série de rencontre-débats a été lancée afin de nous permettre d’encore mieux connaître certaines œuvres majeures au travers du regard d’un auteur contemporain de talent.



Ralphanie MWANAKONGO en appelle à d’illustres aînées pour décortiquer les positions – extrêmement – divergentes dans lesquelles les auteures placent la femme dans les sociétés qui les voient grandir. En faisant un parallèle d’une intense pertinence entre l’œuvre de Mariama BA, "Une si longue lettre", et celle de Ken BUGUL, "Riwan ou le chemin de sable", Ralphanie appuiera sa réflexion sur des œuvres littéraires majeures.
Lors de cette Session 2, Ralphanie s’est attelée à la présentation, rigoureuse et passionnée, des ces deux immenses œuvres, en donnant aux lecteurs l’envie de les découvrir (ou les redécouvrir).
Dans "Une si longue lettre", Ralphanie a mis l’accent sur les difficultés de choix de Ramatoulaye, la chape de plomb de la tradition que fuit Aïssatou, les non-choix des enfants qui sont donnés en pâture à des hommes faits sous prétexte de respecte des traditions.
Ken BUGUL, dans son "Riwan ou le chemin de sable", à l’opposé, exhale la culture qui l’a vu naître. Le personnage de cette auto-fiction est un être brisé, cassé par la vie et qui s’en retourne sur ces terres en quête de reconstruction. La rencontre d’avec un homme illettré mais rempli de sagesse, au mode de vie que d’aucuns jugeraient "rétrograde", pousse cette femme lettrée, libre de ces choix, à réfléchir sur la place de la femme dans cet environnement, sur sa place et, qui l’amène à faire des choix radicaux.
Ralphanie, dans un troisième temps, fait une comparaison des positions des deux auteures et prend, de façon radicale, parti contre les positions du personnage de Ken BUGUL tout en comprenant que le parcours de cette femme - tracé dans les livres "Le Baobab fou" et "Cendres et braises" - soit la résultante de ses choix. Ralphanie insiste sur le fait que "Riwan ou le chemin de sable" se doit d’être lu en ayant en tête les deux précédents ouvrages de Ken Bugul pour mieux prendre en compte la force de ce roman mais, la jeune auteure est sans ambiguïté charmée par la force du féminisme de Mariama BA et sa dénonciation d’une société machiste contre laquelle la femme se bat.

la table ronde 

La rencontre s’est poursuivi dans une discussion longue et intéressante entre Liss KIHINDOU auteure, entre autre, du récent "Chêne de Bambou" (éditions ANIBWE) et de Touhfat MOUHTARE, chroniqueuse et auteure de "Âmes suspendues" (éditions CŒLACANTHES), conduit par Joss DOSZEN, chroniqueur littéraire, auteur, entre autre également, du "Le Clan Boboto", qui a tenté de passer les plats aux femmes sans imposer une vision masculine. Vision masculine qui a fini par essaimer avec l’intervention des participants présents dans la salle qui ont apporter du sel à l’échange.
Ralphanie MWANA KONGO est chroniqueuse littéraire et une romancière, auteure de "La boue de Saint-Pierre" (éditions l’Harmattan, 2013).